lundi 15 septembre 2008

RIP Rick

Aujourd'hui, Rick Wright, claviériste de Pink Floyd, est mort d'un cancer fulgurant.
Fred et moi, on le redoutait, le début de la fin. De la fin d'une génération de musiciens de 40 ans nos aînés, qui nous ouvert la voie et qui continuent à nous inspirer, malgré le fossé générationnel.
Fred a dit «Ça commence» aujourd'hui.
Ouep, surtout que Rick a été mon premier modèle comme claviériste. Un musicien autodidacte, silencieux, imaginatif.

Je ne sais pas comment réagir, car jamais je n'ai vu mourir un musicien que je considérais comme une inspiration. Pour Cobain et Buckley, j'étais trop jeune. Pour Dédé Fortin aussi, probablement. Aucun de tous ceux qui ont disparu, de ma mémoire de jeune musicien, ne m'étaient aussi proche que Rick.

Et les autres suivront un jour ou l'autre. Tous les autres

mardi 19 août 2008

Dose léthale d'attention

Mon doigt te pointe,
Te force à le suivre des yeux
Ombres sur le mur
C'est moi qui ai le contrôle

C'est moi ton sauveur
Contre la plattitude de ta vie
Ou la souffrance qu'elle renferme.



Ketamine-media style.

New York et le dedans

New York
Je suis allé à New York du 14 au 16 août. D'abord planifié en fonction du show King Crimson, cet aller est devenu une petite visite de 2 jours dans la grosse pomme.
Le show fut fantasmagorique, mais je n'en dirai pas plus.
New York, l'été, c'est chaud, humide, plein de smog, de gens stressés, de touristes laids et caves, de pub, d'interdiction de boire avant 21 fucking-ans (ce qui a fait chier Fred), de mauvaise bière, de bruits envahissants et d'odeurs désagréables. Il n'y a pas de raffinement, seulement, dans de rares cas, en surface. Tout semble creux.
Pourtant, j'aime New York au printemps... y'a pas la chaleur, les touristes monstrueux et tout ça.
J'ai découvert Alphabet City, que j'ai vraiment aimé. C'est comme un mélange de Centre-Sud et de Plateau, mais avec des immeubles généralement plus hauts. Ça transpire l'alternatif, l'underground et le progressisme.
Sinon, la ville, surtout dans le centre, m'a fait horreur. Je suis tellement plus Européen qu'Américain, c'est clair. Les États-Unis, ce sont des rêves creux qui sentent le plastique. On y trouve parfois quelques ilôts d'espoir, mais ils ne font pas un contrepoids suffisant. Ce pays est une sclérose philosociale.
Ils finiront bien par tomber, eux aussi.

Le dedans
J'ai le goût de combattre de vieux démons. M'affronter. C'est comme ça que l'on doit grandir, non ? Je ne sais pas quoi, mais je sais qu'il y a quelque chose à trouver et éliminer.

mardi 5 août 2008

Un spectacle

Ouep, je ne sais pas de quoi aura l'air notre spectacle de ce samedi 9 août, mais je sens que ça peut être excellent comme très mauvais. C'est angoissant, mais challengeant.

Scrape-t-on cette toune ?
Combien d'impros ?
Quelle setlist ?
On demeure posés ou bien on se lâche complètement lousse ?

Bah, je crois que de toute façon, l'issue dépendra principalement de notre état d'esprit et de notre communication avec le public. On joue pour eux, quand même... mais rien nous empêche de les brasser un peu.

mardi 15 juillet 2008

On enregistre nos répétitions maintenant. Je crois que c'est pour le mieux, même si c'est à la fois un exercice agréable et une dose d'humilité.

On va faire de quoi avec tout ça, mais la question importante demeure "Comment allons-nous diffuser notre musique ?".

Label alternatif ?
Download gratuit de l'album ?
Mélange des deux ?

vendredi 13 juin 2008

Le dernier Opeth (show et album)

Deathmarch
3
Opeth
C'était le programme de la soirée du 23 mai. Les deux derniers, je les connaissais depuis un temps. Les premiers, non... et c'était une bonne chose : mauvais métal mal joué.

3 étaient en feu et contents d'être là. Après avoir vu Joey Eppard, le guitariste, en solo comme première partie de Porcupine Tree, j'étais curieux. Ils ont failli upstager Opeth. C'était bon à ce point. Le percussionniste/claviériste est dingue.

Opeth, wow. Toujours aussi sobres dans leur attitude scénique, Mikael Akerfeldt toujours aussi drôle et sympathique. Un show impeccable : ils nous ont même donné un avant-goût de leur nouvel album en jouant Heir Apparent.

***

L'album Watershed est probablement le plus mature, le plus accompli des albums du groupe. Ça passe du death au progressif à la jolie guitare sans avoir l'air forcé. L'intention fondamentale demeure la même, peu importe comment elle s'exprime. Cela ne peut mériter que mon respect. Les nouveaux-venus du groupe s'intègrent à merveille : ce n'est pas mince affaire que de prendre la place de Peter Lindgren et Martin Lopez.
Ils sont encore jeunes et ne semblent pas s'épuiser. C'est tout à notre avantage.

Tag Neun (6. Mai 2008)

Je me suis réveillé avec Samantha qui socialisait avec les nouveaux occupants de la chambre : un Australien (Doug) et deux Brésiliens (Pedru et ?). On a décidé de faire un tour gratuit à pied de Berlin, eux pour découvrir, moi pour voir ce qui m'aurait échappé. J'ai appris quelques trucs utiles :
-Berlin est bâtie sur des marais (d'où l'odeur qui surgit à l'occasion)
-L'histoire de la chute du Mur en tant qu'accident
-L'emplacement du bunker de Hitler
-Etc.

Dans le groupe se trouvait une fille (Billy) de notre auberge qui, elle aussi, vient de Montréal. En parlant avec tous ces non-Européens, je me suis rendu compte qu'eux font plusieurs villes et pays en un seul voyage : je suis un cas d'exception. Ayant été à Berlin durant la dernière semaine, j'ai pu communiquer à notre petit groupe certaines informations pertinentes. Un mini-guide, quoi.

Je pars bientôt.

Dans l'attente, il faut meubler les instants. Manger un dernier döner, jaser dans la chambre entre étrangers : tellement d'histoires personnelles. Le monde est récits.

C'est seul à cette table du café Zapata que j'ai mon dernier rapport culturel intime à Berlin, un latté dans un verre pour m'aider à passer la nuit. Le Zapata est un de ces endroits qui n'a même pas besoin de rechercher le cachet "underground" tellement il en est imprégné. À 1h AM le mardi, on y trouve que des gens merveilleusement mésadaptés au moule dominant : artistes, activistes, rebelles multiformes.
J'ai l'impression que le temps s'arrête

Je retournerai à l'aéroport à un moment donné, mais je n'aurai pas l'impression d'être revenu à la case départ. Le lieu physique objectif sera le même, certes, mais ma perception aura évolué entretemps. Ces 8-9 jours m'auront fait aimer cette ville à un niveau qui dépasse le simple coup de foudre. Je peux maintenant comprendre pourquoi les David Bowie, Iggy Pop et Lou Reed de ce monde y ont trouvé refuge à un certain moment. Je ne crois pas qu'il existe de mot en quelque langue pour expliquer cette sensation, l'effet-Berlin.

Berlin m'a changé.
Ça, j'en suis sûr.
Mais ce n'est qu'en revenant à Montréal que j'en constaterai l'impact de façon plus descriptive.
Mesurer l'effet-Berlin.

Je n'ai pas trouvé le sens de la vie.
Seulement un moyen de penser-vivre alternatif.

Il y a certaines choses que la photo ne peut rendre.

J'y essaierai par la musique

Pour cela, je peux déclarer mission accomplie : je voulais me ressourcer.
J'y ai trouvé cependant plus que ce que je cherchais
Je ne peux garantir que je vais en avoir le contrôle immédiat : je devrai un peu réapprendre à me connaître.
Mes "objectifs" demeurent, mon état d'esprit par rapport à la façon, aux moyens, change.

J'ai trouvé la paix du mouvement, dans le mouvement, par le mouvement, au mouvement.
J'ai trouvé ma vingtaine.

1h30
***
Arrière-garde

Déceptions
Frustrations
Rages
Bouleversements

Mes mots ne se sont pas taris
Ne se tariront pas
Mes cicatrices se sont accumulées
Et s'accumuleront

[r]
L'angoisse imprimée au coeur
Et mes mains toujours plus sales
Sales de leur humanité
Condamnées à exister

Pas de fin à l'existence

Renaissances
Jubilations
Magnétismes
Accomplissements

Tout est plus grand que moi
Je suis atome
Une possibilité qui s'est avérée
Sans renoncement

[r2]

Gardien de mon malaise,
Moi et mes contradictions

L'homme imparfait
L'homme incomplet

J'ai trouvé la paix du mouvement
Dans le mouvement
Par le mouvement
Au mouvement
***

Oscillation dans l'altérité
Sentir sa mortalité
Vive
Surréelle

Plaie ouverte de ma vie
Sans guérison
Gangrène de vieillir

Je n'ai pas besoin de religion
Pour me dire d'où je viens
Où je vais
Ce que je serai

Courage du matérialisme
Sans métaphysique
Une ultra-physique

L'angoisse peut nous dominer
Nous pouvons la dompter
Par nous-mêmes ou avec une béquille

Je n'ai d'autre drapeau que le mien

Je crains toutefois une chose : ne pas vivre assez
User mon temps sur de vieilles rengaines
Le retour est nécessaire, mais il ne faut pas vivre au-travers de lui.

Ultraviolette conscience
L'accepter
L'achever
La surligner à grands traits

Le silence n'est pas résignation

Déraison-tourmente
On veut garder le cap
Garder les voiles
Garder soi

Le système d'un côté
Déterminations
Son agir de l'autre
Libertés

Penser, un acte-soi radical
Noueux et escarpé

Une chandelle dans le cosmos
Petite lumière
Lumière quand même

Cautériser ses défaites
Un danger sournois
Une bombe à retardement
C'est se stériliser l'âme
Je connais de ces gens
Qui refusent la souffrance
Sans autre motif
Que le confort froid

Backstage
C'est ici que la décision se prend
L'acte d'être
L'acte de vouloir
L'acte d'espérer
La guerre à l'échec
Moi contre moi
La possibilité et l'advenir
Tout demeure un choix fondamental
Le hasard est une folie d'incontinents

Retirer son crucifix et crier

2h30

Les langues se bousculent à la sortie de ma tête. Ne sait quelle sortira d'abord, ne sait quelle s'imposera à la communication, ne sait quelle sera la fenêtre de mon Zeitgeist réservé.

Ma langue est enjeux, conflits
Avec elle doit lutter ma parole intègre

Je sens que les grands me regardent
Figure imposée
Par moi ou d'autres
Alors-toujours un axe de révolution

Peut-on brûler de l'intérieur ?
Quel est mon kérosène ?
Pourquoi l'allumette ?

Prétendre à une réponse, c'est enfiler la soutane
Trop de prétentions
Affirmer l'ignorance, c'est de la fausse modestie
Épingler l'authenticité ?
En faire banderole ?
En faire chanson ?
En faire télévision ?
En faire décoration ?
En faire son poing en l'air, dénonçant le message de sorte à n'être plus qu'une réduction parcellaire-poussière juxtaposée à la masse confuse de nos mêmes imprécis ?

C'est l'expiation bienveillante et rageuse de son imprefection

La nuit avance, et je frôle durement l'inévitable
Je suis une crise en lambeaux
À deux doigts de la phonétique de mes trippes
Déglutition du monde
Digestion du monde
Excrétion de moi-même

Internet nous sortira de la crise
Fausse crise : des nombres
Codex d'une fausse élite
Juristes d'une morale plastique

Je remercie l'intraveineuse

Je me prosterne haineusement devant la bombe
Elle est plus forte que moi, en potentialité
Elle mérite le respect-dégoût
Celui des usurpateurs de notre humanité
De nos finitudes autonomes

Je crains l'inoriginalité
L'in-différence
En cela, elle me menace

Les humains naissent avec une plume dans l'âme
Certains la brûlent
Certains l'éguisent
Certains trouvent de l'encre

Les guerriers sont des êtres faux

La troisième voie, l'infini concevable

J'appartiens à la culture de l'écrit multiple
Le document me fait exister en-dehors de moi
Lui seul me rendra dans des endroits impossibles
Simultanéité
Squatteur des réseaux
J'ai le pouvoir de la portée, la flamme dans la main
Mon sang tachera l'instant et l'histoire
C'est la réelle puissance avérée

Cymbale aiguisée
Résonance magnétisée

Un tram sans rail
Égaré-libre

Plus qu'une heure avant de prendre le U-Bahn, je ne sais trop si je veux partir ou bien rester. Je partirai, certes, mais je ne sais avec quel sentiment au coeur. Ce sera l'hécatombe de mes dispositions actuelles.

Voudrais-je amener Berlin à Montréal ou Montréal à Berlin ?

J'ai l'impression d'être un rêveur nébuleux aux yeux des inconnus dans le bar.
Le chic de l'étranger

Tous mes gestes à venir seront les derniers, pour le moment. J'ai toujours eu cette impression de l'imminence de la fin, mais en des moments tels que celui-ci, elle s'accentue, envahit ma tête et, paradoxalement, me fait sortir de moi. Ce n'est pas inconfortable, mais ce n'est pas agréable non plus. J'ai seulement l'impression de toucher l'angoisse existentielle. Mais, la question demeure : pourquoi ce genre de moments (de départ) plutôt que n'importe quel autre ?

Zapata ferme son refuge.

Tag Acht (5. Mai 2008)

Si l'on pouvait en quelque sorte figer le temps, je crois que je serais en mesure de me construire une vie à Berlin. Je commence à m'affranchir de ma dépendance à la carte de la ville, je connais des gens, j'ai visité ce qu'il faut pour dire que j'ai une connaissance socioculturelle acceptable de la ville.

J'ai vraiment fait la file pendant 1h45 pour visiter le Reichstag. La vue depuis la coupole en a valu la peine, de même que la contemplation de son architecture.

J'ai succombé à la tentation d'acheter des vêtements. Au moins, ils sont beaux.

Qu'est-ce qu'on fait pendant le jour lorsqu'on a fait l'essentiel et même un peu plus ? Ma tête commence à se fatiguer des musées...

J'ai rencontré une fille de Vancouver, Samantha, qui occupe la même chambre que moi. Elle a fait une mineure en philo et fait maintenant une majeure en politique et mineure en histoire (!). On a de bonnes discussions sur le Québec, le Canada et tout ça, nos amis grecs comme spectateurs...

Sam et moi sommes allés au Kaffee Burger et avons dansé...

Tag Sieben (4. Mai 2008)

Miron a occupé ma matinée audacieusement. Je crois que quelque chose débloque : au lieu de mettre le doigt dessus, c'est ça qui m'a mis le doigt dessus. Je parle de style d'écriture, faudrait pas se tromper.

Deuxième temps de ma journée, je suis allé voir l'exposition Mythos Germania au Berliner Unterwelten e.V., comme me l'a recommandé Simon-Pierre. J'ai pu avoir un exposé complet des fantasmes architecturaux nazis pour la ville de Berlin. Il s'agissait vraiment de pure mégalomanie. Seulement le Grand Hall qui était projeté pouvait contenir 180 000 personnes sous un dôme plus haut que la "boule" de la Fernsehturm. On parle de colossal. Les comparaisons avec les projets architecturaux fascistes et soviétiques étaient pertinentes. Je crois que j'ai un léger goût (oh horreur !) pour ces deux derniers courants (dans les années 30-40, faut-il préciser).

Berlin, dans les dernières 300 années de son histoire, a vu ses époques marquées par l'architecture plus que n'importe quelle autre ville à ma connaissance. Les Empereurs, Weimar, les nazis, la séparation, la réunification. À chaque fois, on a détruit et reconstruit de grandes parties de la ville ou on a projeté de le faire. L'environnement physique, la structure au sens propre, semblent revêtir une importance primordiale pour les Allemands (Berlinois, au moins) : rien n'est laissé au hasard, négligé. Ces gens sont ceux qui comprennent le mieux l'impact important de l'environnement physique sur l'état mental. Et tout doit être beau sans être surfait ou kitsch, même si grandiose. À l'intérieur comme à l'extérieur. Chaque pouvoir a aussi accordé une attention particulière à Berlin, comme chaque pays envers sa capitale, mais je crois que c'est poussé un cran plus loin ici. Cela explique donc en partie le mouvement des reconstructions. Une question me vient : qu'est-ce qui nous assure que la configuration actuelle durera ? Je pose ici la question de l'histoire.

Avant aujourd'hui, je considérais Albert Speer comme une sorte de victime du nazisme, en ce qu'il était un artiste qui a eu l'occasion de réaliser ses fantasmes de grandeur, sans avoir eu de pensée politique réellement. Toutefois, à voir les rôles qu'il a occupés dans le régime et les ententes que son département a conclues avec les SS et les administrateurs des camps de concentration, il est difficile de conserver la même position.

En regardant le match FC Barcelona VS Valencia, j'ai remarqué un jeune joueur qu'il va falloir surveiller : Bojan.

***
L'édifice de nos maux
L'édifice de nos misères
Opaque comme ta voix
Rit dans nos visages de plastique
***

Je suis tombé dans les grâces de l'équipe de l'auberge de jeunesse, on dirait. Avant-hier, c'était le gars de la réception qui m'offrait l'internet gratis, ce soir c'est le barman qui m'offre de la boisson et qui me permet de rester pendant qu'il ferme (et ainsi, on alterne nos choix musicaux... ça fait du bien).
Ah, et j'ai appris que Beck est scientologue.

Tag Sechs (3. Mai 2008)

Alors que ma liste de choses à faire diminue, je dois trouver une façon d'occuper mes jours (car pour mes soirs, je crois que je peux compter sur Dimitris et Pavlos). Donc, plutôt que de visiter, je dois vivre Berlin pour les jours qu'il me reste.

Lire Stiglitz dans Tiergarten
Manger des Currywurst et Bratwurst
Aller sur Alexanderplatz et y prendre une crème glacée
--> D'ailleurs, ma coupe forêt-noire a été agrémentée avec du kirsch...
Lire Miron pour retrouver un bout de chez moi
et de moi.

Ma solitude berlinoise est tombée maintenant que je sais que je peux m'adjoindre aux deux Griegos pour faire de quoi le soir. Mais je les quitte toujours vers 3h AM parce que sinon, je sais que je vais revenir avec eux vers 13h, et ça, mon corps ne me le pardonnerait pas.

Pizza avec les Greeks... dans une place tenue par des des Italiens dont il faut se rappeler (coin Friedrichstraβe et Oranienburgstraβe). Les Italiens savent qu'il faut se retenir sur la salière.

Ensuite, show de Lizeta Kalimeri, une chanteuse grecque que la soeur de Dimitris accompagne à la guitare (avec un autre guitariste qui est un shredder au bouzouki). Ça a été mon expérience grecque de l'année : toute l'Athènens berlinoise s'est entassée au jazz-club Quasimodo pour l'événement. Et ces gens savent qu'un show devrait durer 2h30 au minimum...

Le S-Bahn, c'est bien.

samedi 31 mai 2008

SOC - D i

3h36, hostie d’heure plate.

Je me sens invincible quand je regarde devant, les heures, jours et mois à venir.

Un chaos contrôlé, canalisé.

The Bedlam in Goliath en trame sonore,

Le pouvoir de l’image et d’un riff de guitare qui tue, Ilyena.

Je suis en fuite par en-avant : j’ai l’énergie pour poursuivre tous mes projets.

La musique, les livres, les études, la job.

Tous sont des nécessités en quelque part, par leurs apports et leurs vices.

La musique demeure toutefois celle que je voudrais à tout prix épargner.

Je n’ai pas le temps d’imaginer d’autre personnage que le moi qui s’accomplit. Pas de temps pour attendre non plus. Je suis exigeant envers moi-même et beaucoup, aussi, envers les autres. Parce que chacun doit s’accomplir, aller au bout de ses rêves, de ses plans. Car on ne peut jamais manquer de plans, pourquoi ne pas réaliser ses projets ? J’en tire un bonheur maximal.

J’ai peur de beaucoup d’idéaux politiques.

J’ai des rêves lointains, de bienveillance pour les générations à venir.

On doit beaucoup à ceux qui nous succéderont.

On leur enlève déjà trop.

Je veux leur laisser une part d’espoir, l’idée d’un monde meilleur.

La prochaine révolution sera un renversement interne.

Elle viendra sans violence car naturelle à suivre, elle appellera par la raison et les trippes.

Tag Fünf (2. Mai 2008)

Dur lendemain de veille, l'estomac fragile et la tête qui tourne encore un peu. J'ai donc décidé de prendre ça doucement : Stadtsbibliotek, Humboldt-Universität, Bebel Platz.

Je suis retourn dans Lustgarten, devant Berliner Dom, pour lire ce qu'il me restait du Savant & le Politique de Weber. Il y avait des saltimbanques en herbe et une horde pour leur donner de l'attention. Disons qu'ils ont le sens de la business : faire des pirouettes devant l'église la plus visitée de Berlin par un beau vendredi après-midi bien ensoleillé.

Sur le chemin du retour, j'ai fait la constatation suivante : plus que toute autre ville que j'ai visitée, Berlin, dans son architecture et ses ornements sculpturaux, récupère des symboles de la Rome antique. Plus que Washington, plus que Paris. De Charlemagne à Hitler, l'idée d'Empire, de Reich, est demeurée puissante dans l'ordre des représentations de la classe politique allemande. Devenue capitale prussienne, Berlin a vu jeté sur elle tous les fantasmes et expressions de la volonté de puissance des Hohenzollern. Hitler, soucieux de redonner du lustre à l'Allemagne, s'est appuyé sur le vieux fond politique glorieux, élogieux de la puissance teutonne, d'où aussi l'appellation de IIIe Reich qu'a porté son régime, et, pour compléter la quadrature du cercle, le développement d'une "architecture nazie".

J'ai fini Weber et lu cul-sec l'Existentialisme de Sartre.

Il y a une chose que je n'avais pas entièrement réalisée avant de décider de partir seul pour Berlin : je n'ai plus aucun référent. Outre mes vêtements, quelques livres, les quelques bribes de Français que j'ai pu prononcer et les 15 minutes quotidiennes que je m'accorde sur Internet, rien de tout cela ne ressemble à mon "ancienne vie". Ni mon milieu physique, ni les gens, ni mes occupations, ni de quoi satisfaire mes "goûts culturels" ne sont à ma portée pendant ce voyage. C'est vraiment très déboussolant, car tout en apparence, ou presque, ressemble à ma vie "normale" mais ne l'est pas.

Berlin n'est pas Montréal.
L'Allemand n'est pas le Français
Les gens que je rencontre ne sont pas mes amis.
L'électro qui joue en permanence à l'auberge de jeunesse n'est pas Bloc Party, Radiohead, Tool, Porcupine Tree, Portishead, Opeth, The Mars Volta, etc.

Je me demandais "What is home ?", je crois maintenant le savoir : c'est l'ensemble de tout cela, pas seulement un lieu, mais tout l'ensemble. Certes, certains éléments sont plus lourds dans la balance conceptuelle, mais tout ensemble, ils forment ce home.

These streets aren't my city
These people ain't my friends
These words aren't my tongue
These songs are not mine

This, or Madrid ou Shiraz, or Manilla, or Jupiter
I'm not quite sure what or where this is.
Where or what I am, really, in the end.

I can create a new identity
People won't notice, won't care really
I've taken off my sense of reality
'Cause, of all I know, there's no such thing.

Constant Static, y'know

* * *

1 Dis-moi ce que tu ressens quand tu vois. Plus que les traces, les couleurs, les mouvements, qu'est-ce que tu y reconnais ? Qu'est-ce qui est vrai dans tout ça ? Est-ce que c'est vraiment à ta portée ? Est-ce que tu dois tout accepter ? Peux-tu aimer des images ?

2 Dis-moi ce que tu ressens quand tu parles. Les mots, les sons, les discours, les opinions; où s'arrête le langage ? Pourquoi prends-tu paroles ? Seras-tu capable d'arrêter ? Quelle importance y trouves-tu, y trouve-t-on ? Penses-tu qu'on te comprend vraiment ? Et si l'on ne te croyait pas ?

3 Dis-moi ce que tu ressens quand tu touches. Les surfaces, les corps, le chaud, le froid, le dur, le doux ont-ils une valeur propre ? Es-tu si sûr de ce qui est bon pour toi ? Et les autres, comment te touchent-ils ? Qu'est-ce qui sépare le vide de la matière ?

4 Dis-moi ce que tu ressens quand tu bois . La joie, la peine, tout est amplifié, mais qu'y trouves-tu ? Est-ce que ça éteint la souffrance ? Est-ce que ça ne la déplace pas plutôt ? Pourquoi as-tu besoin d'être chaud ? Pourquoi cherches-tu à perdre le contrôle ?

Peux-tu nommer ce qui t'échappe ?
Qui t'échappe ?
Topographie de ta tête
Sans accès VIP

As-tu vraiment le contrôle ?

* * *
Je suis finalement sorti ave deux Grecs qui dorment dans la même chambre que moi. Ces gars-là sont l'archétype de l'Européen de ma génération : on dirait qu'ils ne connaissent pas de frontières, ils baragouinent plusieurs langues et peuvent se permettre des voyages de 3 jours à Berlin pour aller dans des clubs (20 euros pour un vol Athènes-Berlin...). Nous sommes allés au Watergate, un club ultra-exclusif avec 2 salles (l'une au-dessus de l'autre) dont un mur entier est une fenêtre donnant sur la Spree. La salle du haut a un plafond malade, comme un écran avec des lumières intégrées qui sert d'éclairage à la piste de danse. Une chance que Dimitris était sur la guest list...

Tag Vier (1. Mai 2008)

Je savais que c'était la journée des travailleurs, mais je ne savais pas que les Allemands (Berlinois en tout cas) la soulignaient aussi fermement. Brandenburg Tor s'est transformée en place de ralliement, avec scènes et kiosques, pour le SPD et plusieurs syndicats affiliés. J'ai fait des photos concept/songées avec un gobelet Dunkin' Donuts et un paquet de cigarettes devant le Reichstag et le mémorial juif.

Le monument pour les politiciens de gauche assassinés durant le IIIe Reich me semblait assez pertinent.

À l'Est, les Rouges semblaient faire leurs propres manifestations. Moi, j'ai traîné le long de East Side Gallerie. Moins frappant que je ne l'aurais cru... suis-je devenu habitué, déjà ?

Repas de fin d'après-midi dans Schöneberg... dans un resto canadien ! Je ne savais pas que ce genre de truc existait. Si l'on en croit le menü, la cuisine canadienne est composée de grillades, de hamburgers (!) et de smoked-meat (re-!!).

J'ai quitté Montréal et sa fièvre du hockey pour me retrouver à Berlin, en Allemagne, en Europe, avec la fièvre des demi-finales de la Ligue des Champions. Toutefois, je n'ai pas remarqué que les trois quarts de la ville ne font que parler de soccer...
So I enjoy, and I devour flesh, and wine, and luxury
But in my heart, I am lukewarm
Nothing ever touches me.

L'effort psychologique requis pour sortir dans un bar /club lorsqu'on séjourne seul dans un autre pays est assez grand. La gêne ? La peur d'être seul ? Pourquoi à ce moment précis ?
J'ai presque le goût de rester à l'auberge et écrire toute la nuit, mais vais-je être inspiré ? Et je ne sais pas si les endroits que je vise sont aptes à recevoir des écrivains de l'instant.

Tantôt, le barman de l'auberge m'a demandé si j'allais prendre une pinte. Suis-je si répétitif ?

In the end, j'ai accosté un gars qui était dans ma chambre, parce que je l'avais entendu demander des directions d'une bonne place pour de la bière et je savais qu'il était seul. Martin, un Anglais qui a grandit en Australie, m'a fait découvrir 3 excellentes bières allemandes :
-Franziskaner Dunkel
-Schneider Weiss
-Erdinger Dunkel
Nous avons parlé de nos pays, de voyages, de bières et de nos impressions sur Berlin.

C'est fou comme les Européens semblent voyager sur leur continent.
Ouverture <-------> Voyage
... et la proximité joue en leur faveur

vendredi 16 mai 2008

Tag Drei (30. april 2008)

Puisque le 30 avril 1945 est le jour du suicide de Hitler, j'ai décidé de continuer dans cette thématique pour visiter l'exposition Topografie des Terrors, située dans les ruines des fondations de bâtiments importants dans l'administration du régime nazi. Je n'ai pas appris beaucoup de nouveaux grands faits historiques, seulement des détails. Mais, ce sont ces détails qui m'ont plongé dans un état d'esprit plus sensible à la réalité historique, trop dure pour que l'on puisse s'en imprégner à tout moment. Pour rationaliser, il faut faire un certain travail d'abstraction.

Je n'ai pu résister à la tentation de passer par Checkpoint Charlie dans mon chemin vers le musée juif. Je trouve bizarre d'avoir laissé en place l'un des symboles les plus puissants de la division allemande à des fins de tourisme : ce rappel devrait se trouver dans un musée, et non sur l'artère achalandée où il demeure. Cela revient à garder dans la figure des Berlinois une marque superflue d'une division qui a duré 45 ans et que l'on tente maintenant de réparer.

J'ai failli entrer dans le musée juif, mais j'ai laissé tomber en voyant le nombre d'autobus de touristes qui arrivaient. Peut-être plus tard.

Hamburger Bahnof, musée d'art contemporain, n'était pas la proie des hordes. Encore une fois, il faut insister : Andy Warhol is overrated.

Souper, lecture, promenade de nuit. Je ne savais pas qu'il y a des prostituées sur Oranienburgstraβe.

Tag Zwo (29. april 2008)

Finalement, une passe d'autobus, c'est pratique : ça permet d'aller visiter tout ce qui n'est pas à distance de marche de l'auberge de jeunesse et où je ne retournerai probablement pas cette fois-ci (lire : Berlin-Ouest).

Les Églises (Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche, Marienkirche, Berliner Dom) sont toutes particulières. La première, trop détruite et trop moderne pour ne pas faire réfléchir à l'anachronisme de la religion. La seconde, vieille et épurée, vraiment protestante. La dernière, trop flamboyante pour être crédible comme église protestante : les Empereurs Hohenzollern ont répété la prétention du catholicisme. Ils sont confortables dans leur crypte.

La Neue Nationalgallerie a été mon moment d'assouvissement des pulsions d'art moderne/contemporain, outre l'architecture de la ville (duh !).
Gerhard Richter - Atelier
Werner Tübcke - Die Lebenserinnerungen des Dr. jur. Schulze III
Max Beckmann - Tod
Otto Dix - Flanderin
Wilhelm Lehmbruck - Der Gestürze
Lyonel Feininger - Eichelborn
Ernst Ludwig Kirchen - Potsdamer Platz
Sigmar Polke - (toute son oeuvre !)

Ma première currywurst : c'est dégueulassement bon

Marx, Engels... j'ai eu l'audace de me joindre à eux

Suite à mes réflexions, je préciserais : plutôt que "Berlin la nouvelle", il faudrait voir "Berlin, le recommencement". 1945 et 1989 sont un point zéro.

Where is home ?
What is home ?

La nuit à Berlin n'est pas celle de New York : les gens semblent changer.
J'ai vaincu le décalage horaire grâce à la magie de Coca-Cola. C'est mardi soir, on ne peut pas encore danser, alors je prends une virée au Kaffee Burger, Torstraβe, Rosa-Luxemburg Bahnof. Ce bar résume le Mile-End montréalais à merveille : les gens sont trendy, ascendant rétro, l'atmosphère est sombre, mais pas glauque, on y fait jouer du vieux rock et du indie. La différence est que l'on y entend parler Allemand, Anglais, Français. Chaque personne semble avoir une histoire, au-delà de l'image qu'elle projette par l'artifice de son style vestimentaire.

C'est terriblement européen.

Je crois que mon éducation, mon parcours ont fait de moi un européen en terre d'Amérique. Pourtant, je ne crois pas que je vivrais ici, car je n'aurais aucun endroit meilleur où je pourrais me réfugier, où j'aurais hâte de retourner : je n'aurais aucun modèle (bien imparfait, certes) que je pourrais faire découvrir en guise d'alternative à notre modèle de développement. Je crois certes que la voie allemande pourrait être empruntée par le Québec.
Seule réserve : le Québec n'est pas assez populeux pour construire et maintenir une ville comme Berlin.

J'ai connu plusieurs villes où des cours d'eau créent des barrières psychologiques, sociales, culturelles : Paris, New York, Montréal. À Berlin, la Spree se fond dans le décor, devenant un simple passage pour péniches. La division est ailleurs : elle se laisse apercevoir par l'état des édifices, leur âge, quelques fractions de béton, une ligne au sol de temps en temps. Toute ville semble avoir ses divisions : à l'intérieur de l'ensemble géographique se créent des sous-ensembles culturels, sociaux, comme des micro-nations ayant leurs propres référents représentationnels.

Être seul dans un bar est une situation particulière : rarement les gens en groupe vont aller voir les gens seuls, ce qui fait que les solitaires doivent rester seuls ou bien s'agglutiner. Les conversations dans un tel contexte de regroupement sont particulières, alcool aidant, à mi-chemin entre profondes et superficielles. Cela étant, quelqu'un doit toujours briser la glace : ces gens qui vont de l'avant sont soit très extravertis, soit très seuls, parfois les deux. Cela demeure toujours un acte de courage, car comme on connaît la nature humaine, on risque parfois de se frapper à un mur d'hostilité ou d'indifférence. Les regards sont un lieu stratégique de l'approche : toute chose étant, notre rapport au visuel demeure primordial, ce qui varie, c'est l'importance que les gens y accordent dans la balance totale. C'est là que se situe la limite entre profondeur et superficialité.

The panopticon stays out of reach, but one can always hope to get closer to it.
An absolute.
Truth is what we make of it.
How we choose to treat it.
Our freedom.

Volker, Kaffee Burger
So viele leute, so wenig Zeit.
Céline, Kaffee Burger
--> C'est avec ces gens rencontrés par hasard que j'ai passé le cap symbolique de 20 à 21 ans. Cette année, je ne me sens pas plus vieux, plutôt presque plus jeune.

Tag Eins (28. april 2008)

Jet-lagged and tired, mais on dirait que Berlin ne veut pas que je m'endorme. C'est pour le mieux, parce que la ville sous-tend une énergie forte qui donne envie de ne pas manquer un moment de son temps.

Je suis assez fier : un Allemand m'a pris pour un Berlinois et m'a demandé des directions... dommage pour lui, il n'en a rien pu retirer.

Berlin-Est est suspendue dans le temps, entre hier, aujourd'hui et demain. Berlin la nouvelle se réinvente, se repense toujours : les grues rappellent que l'histoire se poursuit. J'ai visité la tombe de Hegel. Ost-Berlin n'est pas ankylosée par son passé : elle observe son temps et crée sa réalité. Ici, on pense le monde autrement.

"I choose to do something positive for someone else"

L'Allemagne a ses regrets, mais elle n'est pas meurtrie : elle a maturé, grandi.

"How long is now"

Une sieste, ouais.


Promenade de soir sur Friedrichstraβe et à Potsdamerplatz. Il reste des pans du mur. Plus tard, un employé de la Jugendherberge viendra confirmer mon intuition : la division demeure.

Des nachos et une bière pour souper : je dors déjà.

dimanche 24 février 2008

Fragment

See the countdown where the flatlines begin
See your soul where I've never been

mardi 12 février 2008

Musicales des derniers mois

On a donné 3 shows
-Petit Café Campus
-3 Minots
-Bistro de Paris

Côté technique et environnement de scène, le Petit Café Campus fut le meilleur. Côté fun et connexion avec les autres bands (Zero hertZ et Kick & Snare), le Bistro de Paris fut le meilleur. Côté frustrations, le 3 Minots fut le plus abondant.


Tout va bien, on compose, on développe, on s'améliore, on revient au mois de mai sur les planches

Notre espace

Retour, peut-être

Il faudrait que je recommence à écrire ici.

Peut-être politiser un cran plus loin.
Mais maintenir le flux musical

Ce serait bien

Les idées ne manquent pas