Je cherche encore le terme précis... Tiens, disons "avoir de l'aversion envers quelqu'un"
Je parlais de ça avec une de me colocs hier : je suis incapable d'éprouver de l'aversion pour quelqu'un (à 2-3 exceptions près) et je suis incapable de comprendre que quelqu'un puisse éprouver de l'aversion envers moi.
En fait, c'est la raison qui me fait douter de mon amour pour l'espèce humaine. Comment peut-on se détester ?
J'ai 2-3 pistes de réflexion là-dessus.
De un, la grande majorité du temps, si l'on n'aime pas quelqu'un, c'est par incompréhension de cette personne; de sa vie, ses rêves, ses besoins, ses objectifs. J'ai réussi, je crois, à éliminer ce type d'aversion chez moi, pas pas celle d'autres envers moi. Dans un tel cas, je tente d'aller vers cette personne et de lui expliquer qui je suis. Ça a marché à quelques reprises, mais le plus souvent, j'ai été confronté à une fermeture.
La fermeture, ouais... le pire défaut, je crois.
De deux, on peut entretenir une aversion pour quelqu'un si cette personne nous a blessé. C'est le cas des 2-3 exceptions dont je vous faisais part plus haut. Dans un tel cas, et c'est là ma faiblesse, j'accepte volontiers de ne pas éprouver d'empathie, de compassion ou de sympathie pour cette personne. C'est terriblement injuste, car je renie trois attitudes qui me sont fondamentales. C'est une perversion de moi-même, mais dont je ne suis que partiellement responsable. J'ai toujours été incapable de blesser profondément quelqu'un. Oui, je peux être dur, mais il y a toujours une motivation derrière. Blesser, jamais. Et on ne peut pas être blessé par quelqu'un envers qui on est indifférent.
De trois, justement, la haine n'existe pas sans amour (que cet amour soit à saveur amicale ou de couple, etc.). Pour moi, le contraire de l'amour, c'est l'indifférence, pas la haine. La haine, c'est de l'amour qui a mal tourné : c'est toute la passion qui se met au service de l'aversion. Je déteste ce sentiment, qui se rapproche tellement de l'amertume. Je voudrais m'en débarasser, mais cela implique une participation de l'autre personne, que je ne souhaite pas nécéssairement et qu'elle ne souhaite pas nécéssairement. Je n'ai pourtant pas l'habitude de vivre avec quelque chose qui me rend mal à l'aise, je déteste ça. Je préfère de loin l'épreuve qu'est celle de régler mes probèmes. Or, ici, je ne sais trop que faire. Peut-être devrais-je m'en accomoder ? Est-ce ça, apprendre à être adulte ? Je ne le souhaite pas.
Et à quoi ça sert, tous ces sentiments négatifs ?