dimanche 4 février 2007

Haïr, détester, ne pas aimer

Je cherche encore le terme précis... Tiens, disons "avoir de l'aversion envers quelqu'un"

Je parlais de ça avec une de me colocs hier : je suis incapable d'éprouver de l'aversion pour quelqu'un (à 2-3 exceptions près) et je suis incapable de comprendre que quelqu'un puisse éprouver de l'aversion envers moi.
En fait, c'est la raison qui me fait douter de mon amour pour l'espèce humaine. Comment peut-on se détester ?

J'ai 2-3 pistes de réflexion là-dessus.
De un, la grande majorité du temps, si l'on n'aime pas quelqu'un, c'est par incompréhension de cette personne; de sa vie, ses rêves, ses besoins, ses objectifs. J'ai réussi, je crois, à éliminer ce type d'aversion chez moi, pas pas celle d'autres envers moi. Dans un tel cas, je tente d'aller vers cette personne et de lui expliquer qui je suis. Ça a marché à quelques reprises, mais le plus souvent, j'ai été confronté à une fermeture.
La fermeture, ouais... le pire défaut, je crois.

De deux, on peut entretenir une aversion pour quelqu'un si cette personne nous a blessé. C'est le cas des 2-3 exceptions dont je vous faisais part plus haut. Dans un tel cas, et c'est là ma faiblesse, j'accepte volontiers de ne pas éprouver d'empathie, de compassion ou de sympathie pour cette personne. C'est terriblement injuste, car je renie trois attitudes qui me sont fondamentales. C'est une perversion de moi-même, mais dont je ne suis que partiellement responsable. J'ai toujours été incapable de blesser profondément quelqu'un. Oui, je peux être dur, mais il y a toujours une motivation derrière. Blesser, jamais. Et on ne peut pas être blessé par quelqu'un envers qui on est indifférent.

De trois, justement, la haine n'existe pas sans amour (que cet amour soit à saveur amicale ou de couple, etc.). Pour moi, le contraire de l'amour, c'est l'indifférence, pas la haine. La haine, c'est de l'amour qui a mal tourné : c'est toute la passion qui se met au service de l'aversion. Je déteste ce sentiment, qui se rapproche tellement de l'amertume. Je voudrais m'en débarasser, mais cela implique une participation de l'autre personne, que je ne souhaite pas nécéssairement et qu'elle ne souhaite pas nécéssairement. Je n'ai pourtant pas l'habitude de vivre avec quelque chose qui me rend mal à l'aise, je déteste ça. Je préfère de loin l'épreuve qu'est celle de régler mes probèmes. Or, ici, je ne sais trop que faire. Peut-être devrais-je m'en accomoder ? Est-ce ça, apprendre à être adulte ? Je ne le souhaite pas.


Et à quoi ça sert, tous ces sentiments négatifs ?

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Moi je peux dire qu'il m'arrive de ne pas aimer qqn. A cause des principes de cette personne-la, pour ce qu'elle peut representer de facon individuelle ou collective, ou parce qu'en toute sincerite, je ne suis pas en accord avec ses choix, et ce meme si a travers une analyse globale du "qui" de la personne je peux comprendre ce qui peut l'amener a faire un choix pareil.
Il y a des choses que je n'excuse pas chez des gens, et si ces choses ne sont pas respectees, eh bien oui, j'entrediendrai une mefiance, voire meme un degout notable pour cette personne-la.

Aussi parce que je crois que ne pas aimer qqn (en toute comprehension du phenomene et avec tout le recul necessaire pour ne pas que ca tourne a l'obsession ou a la haine passionnee ou emotive) peut aussi etre constructif, surtout quand on le prend dans un contexte global, disons vouloir changer le monde.

(J'ai l'impression que l'attitude que tu adoptes enleve le point de vue critique qu'il est, selon moi, imperatif d'avoir face aux gens et a leurs actions, choix et principes, parce qu'y faudrait pas oublier que tout ca a des consequences, des influences sur comment roule le monde...)

Concernant blesser qqn, je crois que tu l'as deja fait, meme si telle n'etait pas ton intention.

Ion a dit...

Te réponse semble très politisée... sérieusement, je ne crois pas que ne pas aimer quelqu'un puisse mener à qqch de constructif. On peut haïr des idées, mais profondément haïr des gens, je serais difficilement capable. Je parle de l'individu derrière la carapace.

Y'a des gens qui adoptent des attitudes dégueulasses, et ça me repousse, c'est vrai. Mais je demeure toujours convaincu qu'il y a du bon chez eux. Et je suis un optimiste.

Anonyme a dit...

Je pensais comme vous avant. Et sur le fond je le pense toujours. Je veux dire par là qu'on aime forcément les autres humains en ce qu'ils ont d'humain. On sera toujours fasciné par ce qu'ils sont/font, on les aimera toujours d'un bord.

Cela dit, je suis en ce moment amené à haïr quelqu'un. Je hais une personne lâche. Quelqu'un qui fait du mal à quelqu'un d'autre, que tu vas voir pour essayer d'arranger les choses en parlant sincèrement qui nie, fait semblant de ne pas voir. Quelqu'un sans valeurs, sans noblesse. Quelqu'un qui ne veut pas du bien aux autres, mais son bien à soi, égoistement, quitte à se mentir à soi.

On est tous égoiste d'une certaine façon. Mais on est tous aussi sensibles et intelligents pour savoir s'ouvrir. Que je crois cela dit, puisque dans ce cas là, cette personne que je hais n'a fait que dégrader la situation.

Par extension comme sources de haine je dirais que l'on hait les gens qui nous font du mal et dont on ne sait pas comment les atteindre, les faire arrêter. Ceux qui mettent à l'épreuve notre propre gentillesse et nous font envisager de recourir à des violences qui nous font peur (hausser la voix est une violence, comprenons-nous bien, mettre un coup de poing aussi). On hait les bourreaux. On hait les injustes. On hait aussi certains imbéciles qui empêchent les choses de tourner juste par leur bêtise.

Voilà ce que j'ai compris de la haine que j'ai expérimentée.

Anonyme a dit...

Lire le blog en entier, pretty good